En 1973, Ducati présente une routière sportive rendant hommage à la victoire de Paul Smart lors de l’édition 1972 des 200 miles d’Imola. C’est la Ducati 750 SS pour Super Sport. Cette moto ne devaient être qu’une série limitée qui sera construite qu’à 401 exemplaires.
Ducati 900 SS: le premier gros cube de Borgo Panigale
Construites de 1975 à 1981, les Ducati Super Sport seront assemblées à la main. Elles différent visuellement du millésimes 1974 car ses carters moteur redessinés par le designer Guigiaro sont désormais « carrés ».
La Super Sport est déclinée en 2 cylindrées : 750 et 900 cm3. Cette dernière utilise le bicylindre de 864 cm3 de la routière 860 GT sortie en 1974.
Bien entendu le V-Twin à 90° des 750 et 900 reçoit une distribution à rappel des soupapes desmodromique chère à l’ingénieur Taglioni et à un renvoi de la distribution à couples coniques.
Concrètement, très peu de 750 SS sortiront de l’usine de Borgo Panigale. Les « Guido Brasletti » de l’époque (l’un des personnages de la BD : « Joe Bar Team ») lui préfère la version 900 cm3 guère plus chère que sa cadette. La 900 est mieux armée pour « accrocher » de la Honda quatre pattes mais surtout de la Kawa Z1 dans les virolos. La 750 SS quittera d’ailleurs le catalogue Ducati en 1978.

Le démarrage d’une Ducati 900 Super Sport demande tout un cérémonial : il faut titiller les 2 carburateurs Dell’Orto PHM pendant quelques secondes tout en maintenant la poignée légèrement ouverte puis donner un coup de jarret « viril » au kick.
Si le bicylindre prend vie, vous allez alors entendre des vocalises que peu de motos ont produites.
La Ducati impose une épreuve de force à basses vitesses. Sa position de conduite oblige à se coucher sur le réservoir en acier (à partir de 1976) pour atteindre les guidons bracelets toujours trop loin. L’embrayage est dur, les vitesses (au nombre de 5) sont espacées et la 900 se barre à basses vitesses comme le Charles de Gaulle quittant la rade de Toulon ! Bref, elle n’est pas faite pour ça !
Une machine de course homologuée

Les ingénieurs de Bologne ont simplement eu l’outrecuidance de fabriquer une moto d’endurance dûment homologuée avec des phares mais sans clignotant ! Chère années soixante-dix !
Par contre, dès que vous passez les 90 km/h, vous commencez à entre-apercevoir les qualités dynamiques et le caractère moteur de ce racer.
Au delà de 130 km/h (sur autoroute allemande bien sur !) ce qui correspond à environ 5200 tr/mn, la 900 SS devient impériale
La Ducati 900 Super Sport continue à tracter avec force au-delà de 160 km/h malgré une puissance qui peut paraître bien modeste de nos jours : 68 chevaux. De façon anecdotique, l’italienne est créditée 217 km/h en vitesse de pointe.
Grâce à son poids contenu (188 kg) et à un moteur aimant prendre des tours, la Ducati donne l’impression de délivrer une vingtaine de canassons supplémentaires.
Cette Ducati possède déjà l’ADN des productions futures qui sortiront de l’usine de Borgo Panigale : Une partie cycle sans faille aiguisée comme un scalpel et un L-Twin addictif.
Les suspensions très fermes nécessitent un macadam de qualité. Les jantes à rayons Borrani, présentes sur les premières générations de 900 SS (1975-1978) sont un plus qui participent, même humblement au travail d’amortissement. Elle seront remplacées à partir de 1979 par des jantes à bâtons Campagnolo.
Le freinage arrière fait office de « ralentisseur » alors que le double disques avant de 280 mm pincés par des étriers Brembo à double pistons est tout à la fois progressif et puissant selon les critères de l’époque.
Vous l’avez compris cette sportive n’est pas un « bien de consommation courant » comme pouvait l’être le reste des roadsters japonais d’alors certes puissant mais à la partie-cycle incertaine. Le premier gros cube de Ducati est impériale dans le tournicoti si le macadam s’y prête. En somme, un outil pour motard épicurien !
La Ducati 900SS en résumé :
- Moteur : bicylindre à 90° de 864 cm3 refroidi par air dit « square case »
- Distribution : simple ACT par arbre et couple conique, 2 soupapes par cylindre à rappel desmodromique
- Cote moteur (en mm) : 86 x 74,4
- Taux de compression : 9,5:1
- Carburation : 2 Dell’Orto en 40 mm de Ø
- Échappement : Contis puis Lafranconi
- Puissance (prise à la roue arrière) : 60 ch à 6 500 tr/mn
- Poids (tous pleins faits) : 217 kg
- Vitesse max. : environ 200 km/h
- Année de production : 1975 et 1982
- Nombre d’unités produites : plus de 5 000 exemplaires
- Cote : 25-30 000 €
Jolie coquille dans l’article ducati comme d’autre marque italienne utilise des etriers brembo PO8 qui sont contrairement à ce qu’écrit le journaliste les 1er etriers à double piston procurant un freinage ultra puissant pour l’époque mais ils demandent un centrage tres précis de la roue dans la fourche donc si ce n’est pas bien fait le freinage peut être tres mediore .
merci de m’avoir signaler cette « grosse » coquille mais avec près de 500 articles, la chasse est ouverte 🙂
Grand V.