Le café racer que je vous présente a été réalisé par l’atelier hollandais Left Hand Cycles à partir d’une Yamaha XS 650 de la fin des 70’s.
La Yamaha X650 : on réinvente le vertical twin
Dévoilée lors du salon de Tokyo 1970, la Yamaha XS 650 est le tout premier 4-temps de la firme aux trois diapasons et accessoirement son premier gros cube.
Ce choix technique est dicté par le fait que l’on commence à parler dans les couloirs du congrès américain des premières lois anti-pollution qui entreront en vigueur aux États-Unis en 1978.
Yamaha déterre un vieux projet de sa filiale Showa. Il s’agit d’un bicylindres parallèle de 653 cm3 qui sera réalisé en collaboration avec Toyota. Les mauvais esprits qui découvrent cette moto diront que la Yamaha XS 650 n’est qu’une Triumph Bonneville ou une BSA « sauce wasabi ». Passons !
Le bicylindre vertical selon Yamaha
La XS 650 apporte aux bicylindres verticaux une nouveauté majeure : une distribution à arbre à cames en tête entrainant les quatre soupapes en lieu et place de la sempiternelle distribution culbutée moins efficiente.
Hormis cela, la belle d’Hamamatsu ne révolutionne pas la moto comme a pu le faire la Honda CB750 ou le fera la Suzuki 750 GSX-R.
Son moteur aux cotes plutôt « carrées » (alésage de 75 mm et course de 74 mm) reçoit un vilebrequin assurant un calage moteur à 360° comme une anglaise donnant un twin vivant mais aussi son lot de vibrations. On n’a jamais rien sans rien !
C’est la raison qui pousse les bicylindres modernes ( Triumph conçue par Hinckley ou Royal Enfield) à adopter un calage à 270° donnant un moteur plus linéaire.
La Yamaha XS650 sera distribuée en Europe durant une longue période (1971-1983) ; preuve qu’elle était « une moto bien née ». Elle évoluera au fils des ans par petites touches.
Le rendement de son twin est comparable à une Bonneville contemporaine avec 53 chevaux à 7000 tr/mn et 54 Nm à 5800 tr/mn. Relativement légère (environ 200 Kg tous pleins faits), elle accroche sans mal les 170 km/h servie par une boîte à 5 rapports.
La Yamaha XS650: une reine inattendue des ovales
Cette moto sans prétention, à l’écart de la course à la puissance qui débute, aura pourtant un destin en compétition.
Celui qui n’est pas encore « King Kenny », mais simplement Kenny Roberts, remporte deux titres nationaux 1973 et 1974 en dirt track au guidon d’une Yamaha XS650 proche de la série. Le Californien réussit l’exploit de terrasser une meute de Harley-Davidson XR 750 dans leur pré carré.
Préparation de la Yamaha XS650 en café racer
L’atelier hollandais Left Hand Cycles (LHC) s’est chargé de préparer ce couteau suisse de la moto car oui, la XS650 peut être café racer, scrambler, street tracker et même chopper !
Les bataves on jeté leur dévolu sur une Yamaha XS 650 SE (« SE » correspondant à une variante « custom ») datant de la fin des années 70 achetée à l’état d’épave. Ce modèle peut être modifié sans sourciller car il jouit d’origine d’un « physique difficile » contrairement aux premières générations. Seul bon point de ces dernières XS650, elles disposent d’un frein à disque à l’avant.
Afin d’améliorer le rapport poids-puissance, LHC a bénné le superflus soit les rétroviseurs, le garde-boue avant, la boîte à air et les clignotants. Suite à l’ablation du démarreur, le café racer démarre désormais uniquement au kick
Le bicylindres totalement révisé est alimenté par deux carburateurs Mikuni BS38 refaits et réglés pour s’accorder avec les deux cartouches en coton huilé et les deux échappements sur mesure.
Le système électrique, déjà sommaire de série, a naturellement été simplifié et le boîtier électrique est désormais caché sous la selle. Il alimente à l’avant un phare Bates et à l’arrière un feu « Texas » de chez Shin-Yo.
Le cadre et les jantes à bâtons chaussées en Avon Speedmaster ont été recouverts de peinture noire époxy alors que le réservoir reçoit une peinture rouge satinée avec un vernis mat.
En conclusion
Les Yamaha XS 650 sont des motos très répendues et donc faciles à dégotter à un prix encore raisonnable pour les derniers millésimes (après 1976). Celles-ci s’éloignent d’une moto classique avec la présence d’un gros réservoir et de jantes à bâtons mais la tenue de route perfectible progresse sensiblement.
La totalité des pièces moteur (joints, roulements, etc.) font l’objet de refabrication mais la chose est tout autre pour les éléments de carrosserie dans le cadre d’une restauration .