L’atelier, Ironwood Motorcycles, basé à Amsterdam et dirigé par Arjan Van Den Boom a construit depuis sa création en 2012 12 BMW R80 Monolever.
Un bref d’historique sur la BMW R800
Entre 1984 et 1995, 22 000 BMW équipées de la partie-cycle Monolever et du Flat Twin de 797,5 cc sortiront des usines munichoises. Parmi celles-ci, une moto fera date dans l’histoire du constructeur à l’hélice : la GS ou le tout premier trail de grosse cylindrée de l’histoire.
Le bicylindre à plat de 800 cc dont l’ alimentation est confiée à deux carburateurs Bing produit 49 chevaux pour un couple max. de 59 Nm (ou 5,7m.Kg) à 5000 tr/mn.
Les BM Monolever, largement diffusées, se dégotent facilement et ceci pour un prix beaucoup plus bas que la déjà « oldtimer » série 7.
La préparation réalisée par l’atelier hollandais utilise une mécanique simple et robuste à 2 soupapes culbutées par cylindre qui n’est pas encore « envahie » d’électronique comme les générations de BMW qui suivront.
Sa faible côte en occasion s’explique par le fait que l’allemande n’est pas très « old school » avec son monobras oscillant et de l’abondance de plastics.
Malgré une puissance plutôt modeste, la 800 Monolever s’avére performante. Elle atteint 170 km/h en pointe bien aidée en cela par un poids de seulement 170 Kg. Le 0 à 100 km/h est réalisé en 6,6 secondes.
Bref, cette moto a des gènes de potentiel racer d’autant plus que son cadre est connu pour son excellente rigidité. Il ne lui manque que la parure que va se charger de réaliser avec brio l’atelier Ironwood Motorcycles.
La préparation
Cette BM baptisée « Mutant » est un pur café racer comme l’atteste la fourche d’origine Brembo raccourcie de 60 mm. cette dernière était d’ailleurs le seul point faible de cette moto bien née. Le pilote est désormais basculé vers l’avant. L’amortissement malgré « cette ablation» reste de qualité car il reçoit des ressorts de suspension haute performance de chez Hyperpro.
Le réservoir est remplacé par un élément tout aussi germanique provenant d’une antique Zündapp. Il a été modifié afin d’obtenir une ligne plus élancée.
Afin de donner une touche de classe à cette prépa, le conteneur de « Benzin », comme dirait Rammstein reçoit un bouchon Monza et une bande en cuir qui ménage une petite poche permettant d’emporter un couteaux multiusage Leatherman. Les poignées sont également recouvertes de cuir.
Le Flat Twin abandonne ses caches culbuteurs rectangulaires très eighties contre ceux rondouillard des série 2.
La ligne d’échappement enserre le bicylindre à la manière d’un boa constricteur. Ses vocalises sont quelque peu mises en sourdine grâce à un silencieux Akrapovič destiné à une Honda CBR 600R. La selle bien fichue (ce qui n’est pas toujours le cas sur ce genre de préparation) est pensée pour utilisation « crapuleuse » comme le montre son dosseret calant son pilote lors des accélérations. Elle est recouverte de cuir et d’Alcantara. La boucle la supportant est réduite à sa plus simple expression.
Les carburateurs Bing de 32 reçoivent deux éléments filtrant de chez DNA qui permettent au bicylindre à plat de respirer à plein poumon et qui apportent quelques chevaux bien venus.
Les jantes de série, ce qui permet de conserver un budget raisonnable, sont chaussées d’une paire de pneus Shinko 270 super classic.
« La mise en lumière » est confiée à l’avant à un classique phare style « Bates » alors qu’à l’arrière cette moto se signale par un éclairage à LED.
Les clignotants sont fournis par Motogadget. Les éléments arrières sont cachés dans le cadre.
La Mutant est recouverte d’un vert vintage provenant du nuancier du célèbre fabricant de Porsche 911 backdate Singer.
Ce café racer baptisée « Mutant » sort du lot parmi la foison de préparations utilisant le bicylindre bavarois. Malgré un moteur « à l’ancienne », on l’imagine parfaitement aux mains d’une pin-up dans un univers cyberpunk.
Encore une fois, cette « mutante » prouve que les constructeurs s’avèrent bien frileux en matière de design, préférant « recuisiner de vieilles recettes »…
