Kawasaki GPZ 900R -WM83 by the Wrenchmonkees

Fondés à Copenhague en 2008, les Wrenchmonkees ont marqué de leur empreinte le renouveau de la scène custom mondiale qui s’est opéré au milieu des années 2000. Tout comme Roland Sands ou Shinya kimura, ils ont donné un sens plus large au mot : customisation.

Les deux compères Per et Nicolas formant les Wrenchmonkees construisent des motos très scandinaves. Elles n’ont donc pas de nom mais un numéro et elles sont toutes de couleur sombre et sans fioriture.

La préparation de cette première génération de Kawasaki Ninja en est le parfait exemple.

Kawasaki GPZ 900R wrenchmonkee
Un vrai profil d’avion furtif !

Si, nous comparions la production des Wrenchmonkees à un style musical, ce serait sans aucun doute la cold wave dont le groupe le plus connu est Joy Division.

La Kawasaki GPZ900R ou la folie des 80’s

La Kawasaki GPZ 900R est mondialement connue grâce à un film de 1986. Il s’agit bien entendu de « Top Gun » avec Tom Cruise et Kelly McGillis.

Cette moto est la digne héritière de la Kawasaki Z1 de 1973. Dès sa première année de commercialisation (1984), elle remporte le Tourist Trophy ! Autre fait d’arme, cette superbike vous colle les yeux au fond des orbites oculaires en réalisant le quart de miles (402 mètres) en 10,55 secondes.

Tom cruise Top Gun Kawasaki GPZ 900 R

On comprend donc pourquoi Tom Cruise (alias Maverik), motard à la ville, roule dans les rues de San Diego sur ce missile entre deux vols en F-14 au sein de la fameuse académie.

L’année précédente la sortie de Top Gun en France, elle avait déjà fait grand bruit, faisant la Une d’un numéro mémorable de l’hebdomadaire « Moto Revue ». Elle ralliera Paris à Marseille en très exactement 4 heures soit 20 minutes de moins que le TGV. Ce défi ne pourrait plus être réédité de nos jours pour des raisons de « sécuritairement correct »…

Kawasaki 900 GPZ R1984
La GPZ 900R (1984-1996) aussi appelée « 900 Ninja » sera l’initiatrice en 1983 de plusieurs générations de quatre cylindres supersportifs griffés Kawasaki dont l’actuelle Kawasaki Ninja H2R de 310 ch.

Cette sportive des années 80 possède un carénage protégeant le pilote et sa vitesse de pointe tutoie les 250 km/h.

Le client qui a fait appel aux Wrenchmonkees recherchait une supersport classique capable d’avaler de l’autobahn allemand à bon train. La Kawasaki GPZ 900R,  également appelée  « Ninja », convient à la perfection à ce cahier des charges.

Quant les Wrenchmonkees entrent dans la danse

Pour réaliser à bien cette préparation, Per Nielsen a dégotté deux Kawasaki GPZ 900 R. La première, un millésime 1985, avait un cadre en bon état et ses papiers alors que pour la seconde de 1991, seul le quatre pattes pouvait servir.

La prépa moteur

Le quatre pattes très compact, déjà vigoureux à la base avec 116 ch, voit sa cylindrée de 908 cc portée à 973 cc grâce à un kit moteur. Une rampe de carburateurs Mikuni TMR de 36 remplace les Keihin de 34 mm.

kawasaki GPZ900 R Mikuni 36

De façon chronique et lié à la compacité du quatre cylindres, la Kawasaki GPZ 900 R connaît des problèmes  de surchauffe moteur. Les deux préparateurs danois solutionnent cela en montant un radiateur de ZRX 1000 associé à un refroidisseur air/huile.

Toujours afin d’éliminer les surchauffes, le thermostat placé au dessus de la culasse est déplacé vers l’avant du moteur.

Un collecteur Black Widow Exhaust dédié aux Kawasaki GPZ 1100 expulse les gaz d’échappement. L’embout d’échappement mélangeant acier inoxydable et carbone provient également du même faiseur.

Les Wrenchmonkees souhaitent abaisser la Kawasaki entre 6 et 8 cm afin de lui donner un aspect moderne.

La GPZ 900R a nécessité un gros travail au niveau de la partie-cycle

Pour conserver une garde au sol suffisante, le 4 en 1 a donc été largement retravaillé.

La fourche, totalement reconditionnée, se dote de ressorts progressifs plus courts. A l’arrière, le monoamortisseur est désormais un YSS d’origine britannique. Le bras oscillant greffé provient d’une Kawasaki ZX 636.

Le freinage reçoit des durites aviations et de disques TRW. La jante avant de 16 pouces est conservée alors qu’à l’arrière nous retrouvons un élément en 17 pouces d’une Kawasaki ZX10.

Avec un centre de gravité revu à la baisse et un poids à sec bas (228 Kg à sec) pour l’époque, le comportement de cette Kawasaki GPZ 900R Ninja est excellent.

détail préparation wrenchmonkees

L’esthétique

Des LED remplacent l’éclairage classique alors que le bloc d’instruments appartenait à une ZX-9 de 1994. Le réservoir d’essence provient d’une ZZ-R 1000. TRW fournit Leviers et demi-guidons.

Les Wrenchmonkees se sont décidés à ne pas installer la partie basse du carénage pour des raisons techniques (surchauffe) mais aussi et surtout pour l’esthétique.

Ce choix permet de mettre en valeur le « bouilleur » partiellement recouvert de noir et l’imposant 4 en 1 satiné gris. Pourquoi donc s’en priver ?

avant kawasaki GPZ 900 R customized by the wrenchmonkee team

On retrouve dans cette Kawasaki GPZ 900 R la patte qui a fait connaître mondialement les Wrenchmonkees : des motos ténébreuses.

La 83ème préparation des danois n’échappe pas aux coloris sombres. Malgré ce prérequis, le team nordique prouve avec cette moto qu’il est désormais capable de sophistication esthétique.

Cette GPZ 900 R adopte une robe bi-tons grise anthracite et noire mats séparée par un liseré doré qui reprend le graphisme de la moto de série ; le coté flamboyant de la machines des années 80 en moins mais la classe en plus !

Cette moto qui fait furieusement penser au bombardier furtif B-2 aurait parfaitement sa place dans la suite annoncée de Top Gun !

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Laurent Blasco-Calmels

Laurent, passionné par les belles mécaniques en tous genres & curieux des nouvelles technologies. Ex journaliste & auteurs de plusieurs livres bien avant que cela soit "trendy".

4 réflexions au sujet de “Kawasaki GPZ 900R -WM83 by the Wrenchmonkees”

  1. Salut,
    J’en ai eu une….
    La dernière moto avant de faire des enfants et de ce fait …..d’entamer une période « stand-by moto » d’une bonne quinzaine d’années !!
    C’est vrai qu’à l’epoque c’était un avion cette meule, avec la roue avant de 16 pouces il fallait un peu s’habituer…..et puis comme les motos de ces années là, ça marchait beaucoup plus fort que ça ne freinait!
    Mais bon sang, qu’est ce que c’était bon….
    J’arrête là….j’ai une petite larme qui perle au coin de l’œil….
    Bonne route à tous et à toutes.
    ✌️

  2. Prendre les commandes de cette moto est une expérience en soi, un vrai retour aux années 80 en termes de sensations. Si on devait la définir en un seul mot, je dirais « vitesse »: cette moto n’est réellement agréable à conduire qu’à partir de 90km/h, l’aiguille de température moteur est là pour vous le rappeler. Passé 80-90, la moto ne demande qu’à accélérer davantage jusqu’à 8-9000 trs

  3. Merci pour ce « beau » témoignage de l’âge d’or de la moto où tout était permis tant d’un coté technique que du plaisir à rouler.

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