Cette Honda CB750 restomod est l’œuvre de Henry Ikola, un nom qui sent bon le rallyman nordique. Le finlandais, qui officie sous le nom de Steel Bakery, a un solide bagage technique en tant que mécanicien et concepteur mécanique.
Qu’est-ce qu’un resto-mod ?
« Resto-Mod » ou « restomod » est la contraction de « restauration » et « modernisation ». Ce genre de préparation moto est très populaire au Japon avec un garage tel que AC Sanctuary, mais aussi et surtout dans l’automobile avec les 911 Singer, les Alfa Romeo Giulia GTA Alfaholics et tant d’autres.
En matière de moto, un restomod préserve les lignes vintage mais actualise la partie-cycle et le freinage. Les quatre cylindres japonais des années 70-80, bien que déjà puissants à la base, peuvent être éventuellement préparés. Autrement dit, un restomod, c’est le meilleur du passé et du présent !
Une moto rentrée dans l’histoire
Bien née, la Honda CB750 Four apparue en 1969 est d’une fiabilité qui participera à son immense succès, mais cette moto d’abord faite pour le marché US est plus en couple (60 Nm) qu’en puissance (67 ch).
Ses formes tout en rondeur héritées des années 60 méritent le plus grand respect. Pour une prépa’ café racer ou une déclinaison façon CR750 Dick Mann, on tronçonnera sans état d’âme plutôt les versions « F » sorties à partir de 1975 aux lignes plus modernes.
La Honda CB750 resto-mod
Henry achète sur la marketplace de Facebook une CB750 K2 (soit un millésime 1972) totalement « rincée » avec des culasses fissurées et des roulements grippés. L’état visuel du quatre pattes étant à l’unisson.
La restauration moteur débute par l’achat de pistons au diamètre majoré prenant place au sein de cylindres réalésés. Bien que rénovée, la rampe de carburateurs reste associée à la boîte à air de série afin de conserver les caches latéraux d’origine vintage. Le quatre pattes de 736 cm3 est décapé au bicarbonate de soude afin qu’il retrouve une seconde jeunesse.
La partie-cycle
Pour des raisons esthétiques, Henry écarte le bras oscillant de série à section carré ou un élément aftermarket en aluminium pour monter celui d’un Honda CB 550 à section ovale accentuant l’effet old school.
Le cadre est recouvert d’une peinture noire époxy et boulons et écrous reçoivent un dépôt de zinc pour les préserver de la corrosion.
Les moyeux de série à rayons sont associés à un jeu de jantes Borrani chaussées en pneu Avon. Les tés sont profondément modifiés pour accepter une fourche raccourcie provenant d’une Kawasaki ZX9R dont le tarage et l’hydraulique ont été adaptés à la Honda. Le té supérieur se voit délesté de ses gros compteurs, ce qui allège visuellement l’avant. La japonaise conserve un large guidon monté sur des pontets réusinés. Le freinage est chipé à une Aprilia et elle reçoit aussi une paire de combinés neufs.
Les finitions
La carrosserie au dessin réellement iconique est recouverte d’un orange candy ou « Metal Sunrise Orange » typique des modèles américains. Bien que les garde-boue se trouvent neufs dans le commerce, Henry a préféré les « rouler » à partir d’une feuille en aluminium tout en respectant à la lettre les cotes d’époque ; d’ailleurs, ils s’ancrent sur les supports de série. Good job !
Pour le système électrique, le Finnois a fait l’acquisition d’une centrale M-Unit Motogadget permettant l’emploi d’un système d’allumage et d’un régulateur modernes. Le cuvelage de phare a été repeint et il s’ancre à la fourche grâce à des pattes « maison ». À l’arrière, nous trouvons un feu de Honda Monkeys qui est la copie conforme de celui du gros cube mais en plus petit. Un 4 en 4 en inox réalisé par Steel Bakery conclut cette réalisation.
Nous reconnaissons au premier coup d’œil la Honda CB750 mais celle-ci s’avère désormais plus performante et mieux adaptée à la circulation du XXIe siècle. Mission accomplie !
Source photos : steelbakery
Simplement magnifique