L’idée d’un véhicule hybride mêlant le couple des mécaniques américaines placées dans un châssis européen très rigoureux, n’est pas une idée nouvelle.
Carroll Shelby avait compris la chose lorsqu’il réalisa la AC Cobra. Cette voiture était construite sur la base du petit roadster de l’ AC Bristol dans lequel le texan installa un énorme V8 Ford « gorgé » de couple dès les très bas régimes. Vous obtenez alors un véhicule très léger mais aux performances démoniaques.
Plus récemment et dans le domaine de la moto, Erik Buell avait fait une démarche similaire. Il avait placé le moteur du 1200 Sportster dans une partie-cycle de sa conception. Les côtes des partie-cycle des Buell étaient proches de celles des sportives européennes.
Le builder Olivier Ortolani a choisi comme challenge de modifier une des rares motos encore construites en France : La franco-américaine Avinton.
Présentation de la marque Avinton
Cette moto est construite à Sommières (Gard). La marque Avinton est dirigée par Cédric Klein qui a racheté les plans et les brevets de la Wakan.
Cette moto reçoit une partie-cycle développée par la petite entreprise gardoise. Elle est mûe par un bicylindres qui reprend l’architecture du moteur Sportster. Ce V-Twin de 1647 cc est fourni par l’usine S&S de Viola (Wisconsin).
Il délivre une puissance de 120 ch à 5700 tr/mn. mais c’est son couple qui interpelle !
Fort de ses 17,1 m.Kg (168 N.m) obtenu à seulement 3000 tr/mn (sic), le V-Twin américain vous balance des uppercuts digne d’un Mike Tyson des grands jours à chaque reprise…
Piloter une Avinton, c’est un peu comme se retrouver au volant de la Dodge Charger 1970 de Dominic Toretto dans « Fast And Furious » : C’est une expérience inoubliable !
La préparation de la « Brutal Avinton Café Racer » par Ortolani Customs
Ortolani Customs n’a pas été impressionné par cette moto dont le terme « d’exception » n’est pas galvaudé. En effet, le prix d’une Avinton avoisine les 55 000 €.
Le préparateur situé dans l’arrière pays niçois nous présente une Avinton encore plus raffinée, racée et performante que la version « grand public ».
Le gros de la préparation a été d’affiner la coque arrière où est placé le réservoir d’essence des Avinton et de le repositionner à sa place « naturelle ».
Olivier Ortolani réalise là un tour de force. Le réservoir intègre toujours la boîte à air en forme de compresseur qui donne son ADN à la moto française.
Le réservoir bien que plus large, en raison de son double emploi, conserve des formes très harmonieuses. Il a été réalisé à la main à partir de feuilles d’aluminium.
Cet élément donne même à la moto un supplément d’agressivité mais aussi de fluidité par rapport au modèle stock aux lignes plus pataudes. Ainsi sa partie basse tangente les deux culasses puis plonge vers l’avant. Grace à cette pièce, cette Avinton a désormais des airs de coureur dans les starting-blocks prêt à en découdre ou de jaguar prêt à bondir.
Le dosseret arrière a été réalisé de la même manière et s’intègre parfaitement avec les lignes de cette préparation. Cette pièce reçoit une selle recouverte de cuir brillant et d’alcantara réalisée par le sellier NMB Design.
Les découpes sur le réservoir pour les genoux sont reprises de part et d’autre de la coque arrière.
Puisque le travail de carrosserie a nécessité la dépose du faisceau électrique ainsi que de la batterie Lithium-ion, Olivier en a profité pour épurer la partie basse de la moto.
L’accastillage cachant notamment le mono-amortisseur est supprimé. L’ensemble du câblage électrique est désormais connecté à un boîtier MotoGadget M-Unit parfaitement masqué même des regards les plus inquisiteurs.
Ce roadster reçoit une finition de show-bike comme l’atteste le bouton rouge de démarreur judicieusement placé sur le filtre à air.
Cette Avinton est recouverte d’une peinture noire rehaussée par une bande rouge vif issue du nuancier de Avinton. Ultime coquetterie, la chaîne est recouverte sur quelques maillons des couleurs tricolores.
La moto modifiée par Ortolani Customs s’avère être moins lourde et plus puissante. Elle reçoit donc un kit d’amortissement du faiseur italien bien connu dans l’univers des Grand prix : Mupo Race Suspension.
Les deux lignes d’échappement soudées au TIG s’inspirent des racers de MotoGP. Ils ont été réalisés à partir de tube en acier inoxydable et mettent en valeur le sculptural V-Twin.
La mission impossible donnée à l’atelier niçois d’améliorer une moto, qui était déjà hors du commun à la base, est une totale réussite ! Olivier Ortolani aurait-il quelques liens de parenté avec Ethan Hunt ?
Photos : Julius Designs Pictures
Fiche technique :
Moteur : S&S
Echappement : Ortolani Customs
Silencieux : Ortolani Customs
Accessoires :
Selle : Cuir et alcantara par NMB Design
Phare avant : Ducati Scrambler
Feu arrière : Leds Motogadget incrusté dans la coque
Boîtier commande électronique : Motogadget M.Unit
Compteur/compte-tours : « motoscope pro » de Motogadget
Electricité : Ortolani Customs
Partie-cycle :
Cadre : Avinton faisant office de réservoir d’huile
Fourche : stock + cartouche Mupo Race Suspension
Amortisseur : Mupo Race Suspension
Etriers : Brembo monoblocs
Disques : Brembo perforés
Jantes : Marchesini
Pneu : Slick Diablo Supercorsa