AC Sanctuary n’est pas un inconnu de ce blog. J’avais présenté par le passé une préparation qui reflétait tout le savoir-faire du bouclard tokyoïte sur la base d’une Kawasaki Z1.
Ce vieux routier de la préparation moto travaille exclusivement sur les big fours des seventies et du début des eighties. AC Sanctuary s’est spécialisé dans la customisation des Kawasaki GPZ900 R Ninja et autres Z1, et travaille occasionnellement sur la Suzuki Ninja et autres Honda CB750F et 1100F.
Hiroyuki Nakamura à la tête de l’atelier appelle ses préparations « restomod » soit la contraction des termes « restauration » et « modification ».
Les motos sont très retravaillées au niveau moteur et le châssis est revu en conséquence.
La moto présentée ici est un cas à part parmi les motos passées entre les mains de AC Sanctuary. Cette Kawasaki Z1 a subi un travail plus proche d’une restauration que d’une customisation lourde. Le budget n’explose donc pas.
Un moteur simplement bonifié
Le quatre cylindres double arbres à cames en tête de 903 cm3 aux cotes carrées (66 mm x 66mm) n’a reçu qu’une simple réfection afin de repartir sur de bonnes bases.
Il respire mieux grâce à une rampe de 4 carburateurs Mikuni FCR en 37 mm en lieu et place des Mikuni de série en 28 mm. Les gaz d’échappement sont expulsés par une ligne 4 en 1 fabriquée par Nitro Racing.
La partie-cycle : Au goût du jour
Ici point de coûteuses fourches Öhlins comme c’est souvent le cas chez AC Sanctuary. La Kawasaki reçoit une fourche classique de 43 mm provenant d’une Yamaha XJR1200 qui fait oublier sans mal le modèle d’origine de seulement 36 mm !
La première Superbike japonaise de l’histoire adopte une paire d’amortisseurs du faiseur suédois ainsi que des jantes aux standards modernes en 17 pouces empruntées à une Yamaha 1300 XJR . L’élément arrière accepte des gommards avec une bande de roulement en 180 mm en lieu et place des 120 mm d’origine (sic). La tenue de route s’en trouve nettement bonifiée d’autant plus que les disques de frein mordent des étriers Brembo.
Cette préparation est un cas d’école
La démarche de AC Sanctuary devrait vous inciter à méditer si vous envisagez de travailler sur un gros quatre cylindres japonnais.
Le quatre cylindres n’a pas véritablement vieilli. Ainsi, son rendement demeure fort honorable avec 82 ch atteints à 8500 tr/mn. La fiabilité des mécaniques de l’archipel asiatique est proverbiale. Le moteur n’a généralement besoin que d’une simple réfection.
Si AC Sanctuary avait été plus loin en terme de performances, cela aurait fait exploser l’addition ! Il aurait fallu rigidifier le cadre et investir dans un bras oscillant renforcé.
Sur les Japonaises des décennies 70 et 80, c’est donc la partie-cycle ridiculement sous-dimensionnée qui pèche par rapport aux standards actuels. C’est donc là que se portera le gros du travail.
Esthétiquement, l’atelier tokyoïte prend le parti d’une customisation à minima qui conserve les lignes délicieusement surannées et toute en rondeur de la Z1 de 1973. Elles ont d’ailleurs été adoubées en 2017 par la néo-vintage Kawasaki Z900 RS.