La Royal Enfield Bullet 500 va disparaître en raison de la norme Euro 5 Moto qui sera pleinement appliquée au 1er janvier 2021. Désormais, l’avenir chez Royal Enfield se conjugue avec le bicylindre vertical de 650 cm3 sorti en 2018 et qui équipe les Continental GT et Interceptor. D’autres déclinaisons de ce twin devraient sortir sous peu…
« Belles Machines » se devait de rendre un ultime hommage à cette institution du monde de la moto à travers une préparation qui mêle réussite esthétique et budget contenu.
Royal Enfield Bullet 500 : Un rapide tour du propriétaire
Apparue en 1931, la Royal Enfield Bullet étrenne un monocylindre culbuté qui sera proposé en 350 et 500 cm3. En 1955, l’Inde rachète à la firme de Redditch (fondée en 1901) la licence pour la construction de cette moto qui s’était illustrée durant la Seconde Guerre mondiale aux mains des tommies.
Entre 2007 et 2011, la Royal Enfield Bullet fait sa révolution et pour le pire diront les aficionados appréciant son côté brut de décoffrage.
Le moteur à boîte séparée disparaît au profil d’un bloc moteur (« unit« ) à 5 rapports et le cylindre « fonte » laisse place à un élément en alliage d’aluminium. Pour répondre aux normes Euro toujours plus drastiques, elle reçoit une injection en 2010 (Euro 3) et même un ABS (Euro 4) en 2017 !
Le gromono de 499 cm3, très généreux en good vibrations comme on aime à le dire du côté de Milwaukee, fait partie des dinosaures de l’industrie moto avec ses 27 ch et 41 Nm. Fort de tels chiffres, il est plus facile de perdre son dentier que son permis !
La Bullet Classic Par Jawa Kustom
L’atelier indonésien Jawa Kustom démontre qu’il n’est pas nécessaire de partir d’une base onéreuse pour réaliser une belle prépa. La moto sélectionnée est une Royal Enfield Classic 500 cm3 de 2018.
Le propriétaire du bouclard ouvert en 2014 et situé à Bali a surnommé la moto construite à Madras, « Momot », soit le diminutif du mot anglais « Mammoth » (« Mammouth », en français). La réplique culte de Louis Jouvet, « Moi, j’ai dit bizarre !», s’applique parfaitement à cette étrange dénomination que l’on verrait plus sur une Ural side-car custom ou une Kawasaki Z1300 !
Le propriétaire de cette Royal Enfield Bullet voulait une machine dans l’esprit d’un véritable bobber comme on pouvait en croiser au lendemain de la seconde guerre mondiale sur la West Coast. Les prérequis étaient donc un cadre rigide et une selle solo à ressorts.
La réalisation de Royal Enfield Bullet Bobber
Yohanes Morse, surnommé « Anes » par ses amis et à la tête de Jowo Kustom, ne cache pas que sa source d’inspiration est l’actuelle Triumph Bonneville Bobber.
La partie arrière du cadre a été tronçonnée et est remplacée par une structure rigide. Jowo Kustom a martelé les garde-boue avant et arrière et a tourné un nouveau Té de fourche et des potences de guidon hautes de 7,5 cm.
Un échappement sur mesure en acier inoxydable suit au plus près le carter moteur droit pour des raisons esthétiques mis aussi pratiques. En effet, le cadre rigide abaisse de manière drastique la garde au sol et le volumineux saucisson de série aurait grandement limité les prises d’angle.
Un bobber digne de ce nom ne serait pas un bobber sans la présence de gros gommards : Les jantes en 16X3.00 et 18X2.50 accueillent des pneus en 16×5.00 à l’arrière et 18×3.50 à l’avant.
La Royal Enfield Bullet est revêtue d’une teinte grise brillante donnant un aspect vintage en adéquation totale avec le style bobber voulu.
Une conclusion en forme de petit coup de gueule
Certes la Royal Enfield Bullet n’est certainement pas un premier de la classe en termes de filtration de particules fines, mais gageons que son empreinte carbone est bien moindre que la plupart des motos Euro 5 kleenex.
L’anglo-indienne nonagénaire a été conçue à une époque où l’expression « obsolescence programmée » n’avait pas cours. Si l’on produit encore de l’essence, soyons sûr que la plupart des gromono « made in Madras » verront le 22ème siècle !