Fin 2009, Harley-Davidson annonce la fin de Buell. La firme de Milwaukee décide alors de concentrer son activité là où elle excelle : Les gros cruisers et Tourings.
Entre en scène, Magpul Industries

Cette entreprise basée à Austin (Texas) fabrique des accessoires hi-tech pour armes de type M16 et sa version civile, l’AR-15.
Dans un esprit texan, Magpul relève le défi abandonné par Harley-Davidson : Construire à partir d’une Buell « LE » roadster américain ultime. Autrement dit, une moto qui peut rivaliser avec les meilleures productions « exotiques » aussi bien en terme de design que de performance.
Magpul crée donc fin 2009 début 2010 une division baptisée « Ronin Motorworks » qui se situe à Denver (Colorado) et va construire une série limitée à très exactement 47 exemplaires d’un roadster qui marquera les rétines. Le nom de cette petite série : 47 Ronins.
Le nom de ce roadster américain dystopique : Ronin.

Le nom de « Ronin » (« un samouraï sans maître ») est une allusion directe à l’attitude de Harley envers sa filiale de motos sportives…
Les « 47 ronins » évoquent une vendetta dans le japon du XVII où 47 samouraï dont leur maître a été assassiné se vengent du shogun (ou seigneur de guerre) meurtrier.
Focus sur le Twin de la Buell 1125 cm3
Ronin Motor Works est grandement aidé dans cette tache par le fait que les Buell sont (enfin) équipées depuis 2008 d’une motorisation ultra performante baptisé Helicon.
Ce V-Twin à 72° de 1125 cm3 et développé en partenariat avec le motoriste autrichien Rotax délivre 146 ch (9800 tr/mn) et 111 Nm (8000 tr/mn).
Malheureusement, il arrivera trop tard pour pérenniser la marque Buell…
De plus, les Buell 1125 R (le roadster) et CR (la sportive) possèdent un design que l’on peut qualifier de « difficile ». C’est une constante des 136 923 machines sorties d’East Troy. Erik Buell est un ingénieur de génie mais il a toujours fait passer au second plan le dessin de ses motos par rapport à la technique.
La motorisation étant bonne, Ronin Motorworks ne greffera qu’un échappement et un filtre à air plus libres.
Une fourche Girder obtenue par l’impression 3D

L’élément central qui donne du chien à cette prépa est l’abandon de la fourche inversée Showa au profil d’une imposante fourche de type Girder. Elle a été réalisée selon un procédé couteux : l’ impression 3D à cire perdue.
La partie haute du bras de fourche droit embarque un éclairage à deux phares à LED superposés avant alors que la partie gauche reçoit le radiateur de refroidissement qui en plus d’apporter une identité forte à la moto permet aussi de régler définitivement le problème de surchauffe du twin de 1125 cm3.
Encore plus légère que la Buell 1125 Roadster
La Buell Ronin reçoit un nouvel ensemble dosseret-selle affiné se terminant par un feu à LED, un système de démarrage sans clef de chez Moto gadget, un guidon maison se terminant par des clignotants à LED. La Ronin ne pèse plus que 145 kg contre 170 kg pour la Buell 1125 R.
La production

Les 47 Ronins seront produits entre 2014 et 2017 en 7 lots construits à intervalle régulier. Chaque moto porte le nom d’un des 47 samouraï et aucune n’est semblable.
Les 5 machines très spéciales pour clôturer ces 47 roadsters atypiques

La Ronin #1 dite « Oishi Yoshio » (du nom du chef des samouraï vengeurs) est une version préparée pour la course de côte de Pikes Peak 2016.
Ce racer diffère des 46 autres machines car il reçoit le bicylindre Helicon réalésé à 1190 cm3 mis au point par la société EBR (Eric Buell Racing) crée par Erik Buell en 2016. Cette moto possède une transmission finale par chaîne en lieu et place d’une courroie.

Les Buell Ronin #2 à #5 sont des œuvres d’art au sens strict du terme. Les éléments de carrosseries sont un support pour plusieurs artistes.
Le prix de vente des dernières Ronin Motorworks en 2016 était de 40 000 $, soit 32 000 € ( au taux de change auquel nous écrivons ces lignes).