Indian vient d’annoncer qu’il participera au championnat américain 2020-2021 de hill climbing (ou montée impossible en V.F.). Sa dernière présence officielle dans la discipline date de 1939 !
La fédération américaine a déroulé le tapis rouge à Indian
En 2016, Indian faisait son grand retour en dirt track avec la FTR750. En 2017 puis 2018, elle mettait un terme à l’hégémonie quasiment sans partage de la Harley-Davidson XR 750 qui débuta sa carrière sportive en 1972.
Le nouveau flat tracker Harley-Davidson XG750R sorti également en 2016 n’endiguera pas la suprématie du twin de 750 cm3 conçu à Spirit Lake (Iowa).
Suite à cette nouvelle rivalité entre Indian et Harley-Davidson en Grand National Championship, cette discipline qui ronronnait, a retrouvé une forte couverture médiatique.
Fort de ce constat, la Fédération Motocycliste américaine (AMA) souhaite donner un nouveau souffle à cette autre sport mécanique ricain né avec le XXe siècle. Le hill climbing était alors pour les constructeurs, le meilleur moyen de prouver la puissance de leur mécanique.
Pour se faire, elle vient de créer une nouvelle catégorie apte à séduire les constructeurs généralistes. Elle est dédiée aux bicylindres qui devront grimper les forts dénivelés avec des pneus à crampons comme en motocross et non avec des pneus à godets. L’empattement ne doit pas dépasser 2083 mm.
Le hill climbing moderne : un désert médiatique
Le hill climbing moderne est le dernier royaume de bricoleurs qui rivalisent d’ingéniosité pour construire des machines improbables pour braver les pentes abruptes : 4 cylindres de 1000 cm3 gavés au N.O.S, moteurs de motocross accouplés l’un derrière l’autre, Sportster de 2 litres de cylindrée, etc.
Je vous concède que cela a un « charme ou un romantisme certain » mais cela ne rapporte pas un brouzouf à une firme du fait de retours inexistants. Que voulez-vous, business is business !
Pourquoi l’Indian Scout FTR750 ?
L’AMA, pour un maximum d’intérêt de la part du public motard, souhaitait l’utilisation du roadster Scout FTR 1200.
Mais la monte pneumatique choisie associée à un poids conséquent (225 kg) le disqualifia. Le racer Scout FTR 750 est, grâce à sa légèreté (140 kg) et à sa puissance (97-100 chevaux) bien plus apte à décrocher les cimes.
Les spécificités de l’Indian de montée impossible
Le V-Twin de 750 cm3 de la Scout FTR750 a été expédié à Viola (Wisconsin), siège de l’équipementier et préparateur S&S. Ce dernier réalise actuellement un échappement ainsi qu’un mapping adapté à l’emploi d’essence course à fort indice d’octane. L’Indian est délestée de ses radiateurs, car un run dure moins de 15 secondes et elle reçoit un embrayage Rekluse.
Le pilote embauché par Indian Motorcycle, John « flying » Koester (quintuple champion US de Hill climbing) et son père ont réalisé le bras oscillant allongé ainsi que le bâti arrière recevant la selle joliment revêtue d’une tête d’Indian, emblème du constructeur.
Les suspensions, les jantes rayonnées, le guidon et l’ensemble de l’accastillage proviennent du motocross. Vous noterez la mention « 1901 » sur les porte numéro, soit l’année de naissance du constructeur.
Un jour en France ?
La Scout FTR de Hill climbing participera à sa première épreuve le 19 septembre en Pennsylvanie. Étant donné que la France est le premier marché à l’export pour la division moto du groupe Polaris, on peut espérer voir cette machine dans l’une des épreuves du calendrier français de montée impossible.