Cette Ducati 400 SS illustre parfaitement l’adage : « qu’importe le flacon pourvu que l’on ait l’ivresse ». Elle est l’œuvre du Russe Vitaliy Selyukov qui nous gratifie régulièrement de Ducati pas piquées des hannetons. Je vous invite à faire une recherche pour découvrir les prépas du Saint-Pétersbourgeois toujours réalisées sur des motos de la firme de Bologne.
La Ducati 400 SS : ratage à l’italienne
Sortie en 1991, cette moyenne cylindrée construite sous le directoire de Cagiva était destinée à certains pays appliquant des restrictions de cylindrée aux nouveaux permis. Malheureusement, l’italienne construite sous le signe de la réduction des coûts de production n’est qu’un rapide replâtrage de la Ducati 750 SS.
Le L-Twin Desmo de 398 cm3 (42 chevaux et 35Nm de couple) doit charrier le même cadre treillis que sa sœur ainée. Au final, la Ducati 400 SS est aussi lourde que la 750 (173 kg à sec) mais avec 26 équidés de moins !
Elle pêche également par :
- un mono amortisseur bas de gamme Marzocchi
- la présence anachronique d’une paire de Mikuni en 38 mm de la 750 et 900 annihilant tout espoir de couple à mi-régime
La préparation de cette Ducati 400 SS
Il a été nécessaire de refaçonner le moteur afin de lui donner le caractère que l’on peut attendre du Twin à deux soupapes et à courroies des années 90.
Balamutti Workshop peut tabler sur la disponibilité des pièces tant pour entretenir que pour « pimper » les Ducati 900 SS, 750 et autre 600. Contrairement à une légende non pas urbaine mais motardesque, ce bicylindre dérivé du 600 Pantah est très robuste. Don’t act !
Sa cylindrée est plus que doublée passant de 398 cm3 à 846 cm3 grâce à l’emploi d’un jeu de bielles plus longues et de pistons forgés. Un nouveau radiateur de refroidisseur air-huile garantit la pérennité de cette préparation.
Cette augmentation de la cylindrée a nécessité de revoir totalement l’admission. Ceci se traduit par la pose :
- de nouvelles pipes d’admission
- de carburateurs à boisseau plat pour une meilleure réponse à l’accélération
- des cornets à l’admission remplaçant la boîte à air
Les collecteurs sont recouverts d’une couche de nitrure de titane se terminant dans un silencieux en forme de boîte placé à bonne distance du bicylindre.
La partie-cycle


Le bâti supportant selle et dosseret a été tronçonné quelques centimètres après le support d’encrage arrière du moteur. Il est remplacé par une boucle arrière courte boulonnée au cadre dans laquelle est insérée une bande de LED.
Le monobras d’un Monster S2R possède désormais une patte d’encrage soudée afin de fixer le mono amortisseur Penske entièrement réglable. En effet, ce dernier possède une cinématique verticale sur la Ducati 400 SS alors qu’elle est horizontale sur le Monster.
Le changement des roulements de direction permet la greffe de la fourche et des freins d’une Aprilia RSV 1000. L’ensemble pontets et guidon Rizoma procure une position de conduite relax type street tracker.
L’habillage : l’élément clef de cette machine
La quasi-totalité des pièces de carrosserie est faite en fibre de carbone finition brute augurant un rapport poids-puissance de première !
Voici la liste des éléments fabriqués par le bouclard Saint-Pétersbourg :
- becquet inférieur avec grille en aluminium
- réservoir de carburant reprenant les lignes des Ducati SS avec bouchon de remplissage affleurant
- garde-boue avant et arrière
- protège pignon de sortie de boîte
- déflecteur surplombant le phare avant à LED
La finition : « en rouge et noir » dixit Jeanne Mas




L’équipement électrique arrimé à un support fait maison est placé sous l’épaisse selle à surpiqures rouges. L’instrumentation et le compteur de vitesse prennent place sur le côté gauche pour ne pas alourdir les lignes de cette Ducati custom.
Le peintre qui officie auprès de Balamutti Workshop, Anton, s’est chargé de recouvrir le cadre en rouge. La jante arrière marie habillement rouge et noir.
Crédit photo / Photo courtesy of : Balamutti