L’incroyable histoire de l’Audi TT

Pour les amateurs d’automobiles sportives, l’Audi TT ne serait qu’une Golf maquillée en concept car. Cette affirmation est tout à fait vraie puisque le coupé et le roadster partagent la même plateforme que les compactes Audi A3 et VW Golf IV.

Mais 24 ans après son lancement, l’Audi TT porte beau et demeure un OVNI qui dénote parmi un océan de SUV. Elle demeure avec la technologie Quatro un marqueur fort de l’identité de la firme au anneaux.

1 – Les influences de l’Audi TT

Audi TT (N8) croquis

Les premières esquisses sont réalisées dès 1994 par Freeman Thomas qui travaille alors pour le studio de design Volkswagen basé en Californie. Elles sont inspirées principalement par le  concept car Renault Argos sur base de la Twingo présentée la même année. D‘autres influences internes au groupe VAG sont aussi présentes telles que :

  • Auto Union type C de l’entre-deux-guerres ;
  • Coccinelle ;
  • Porsche 356 Gmund ;
  • New Beetle.

Séduit par les croquis, son supérieure,J. Mays les transmet au service de R&D allemand. Ferdinand Piëch , petit-fils de Ferdinand Porsche et alors PDG de Volkswagen-Audi exige qu’en plus du roadster initial soit construit un coupé. En effet, les années 90-2000 voient apparaître de nombreux cabriolets : BMW Z3, Mercedes SLK, Mazda MX5, etc.

2 – TT : un nom venu de la moto

Le service marketing d’Ingolstadt n’est pas parti dans des « élucubrations souvent fumeuses » pour nommer cette voiture. Le nom « TT » fait référence à la plus ancienne course moto : le Tourist Trophy se déroulant sur l’île de Man. NSU avait raflé les 4 premières places en 1954 en 250 cm³. En 1957, NSU se tourne vers l’automobile et propose son modèle phare, la Prinz. Sa déclinaison sportive, sorte de Renault 8 Gordini teutonne, est baptisée : NSU Prinz 1000 TT.

Suite au rachat de la marque en 1969 par Volkswagen, elle est rattachée à Auto Union au mitan des années 70 et marque la renaissance d’Audi.

3 – 1998 : Les premiers pas sous forme d’un coupé

Audi TT concept car
Le concept car de l’Audi TT datant de 1995 : seule l’absence de vitres de custode différencie le prototype de la voiture de série

Le concept car sous la forme d’un coupé 2+2 est finalement présenté lors du Salon de l’automobile de Francfort 1995. Il rencontre un franc succès en raison d’une esthétique à nulle autre pareille.

L’Audit TT est commercialisée en 1998 uniquement en version coupé. Le cabriolet appelé « Roadster », une stricte deux places, pour le coup, apparaît l’année suivante.

À la différence de la plupart des automobiles, peu de choses différencient la voiture de série du concept car initial.

4 – la clef du succès de l’Audi TT : son design intemporel

Audi TT  première génération
En 2000, suite à quelques pertes d’adhérence du train arrière à haute vitesse (sur autobahn… ), l’Audi TT fait l’objet d’un rappel pour l’ajout d’un becquet arrière fixe. Il ajoute 43 kg d’appui au sol à 200 km/h.

Les lignes minimalistes de l’Audi TT appartiennent clairement à l’école du Bauhaus où la forme doit suivre la fonction. Rien n’est gratuit sur cette voiture hormis la trappe à essence d’inspiration aéronautique.

Le toit arrondi fait échos avec les arches de roues saillantes en demi-cercle ainsi qu’une proue et une poupe rondouillardes. Il est difficile de faire plus minimaliste ou épuré en matière de design automobile.

L’intérieur est du même tonneau. Rien n’est gratuit. Tout est symétrique et logique. Les deux gros compteurs prennent place au sein d’un tableau de bord arrondi. Le levier de vitesse pourrait être exposé au musée d’art moderne de New York, le MoMA. Des inserts en aluminium brossé savamment placés empêchent que l’habitacle sombre dans la sinistrose .

5 – L’Audi TT (N8) en occasion : attention à l’erreur de casting

Cette voiture au look de Porsche 356 revisitée est certes rapide (230 km/h) mais son châssis reste celui d’une compacte et non celui d’une Porsche Boxster ou Cayman. Don’t act !

Quel est le prix de l’Audi TT 1.8T N8 (1998-2006) ?

La cote en occasion de Audi TT 1.8 de première génération (8N) s’établit en France ainsi :

  • 3 500 € pour un exemplaire affichant entre 150 et 200 000 km ;
  • 8 500 € pour un beau modèle pas trop kilométré ;
  • 10 – 11 000 € pour un exemplaire suivi dans le réseau Audi avec carnet d’entretien à jour et moins de 100 000 km.

On aime :

  • « Concept car » homologué ;
  • Lignes toujours modernes après 20 ans ;
  • Fiabilité moteur. Il n’est pas rare de voir des TT 1.8T affichant plus de 300 000 km. Preuve est faite que le « Deutsche Qualität » n’est pas qu’un argument marketing ;
  • Finition.

On aime moins :

  • Comportement de GT et non de sportive ;
  • Bien que produite à 270 000 exemplaires, les Audi TT non « bidouillées » ou « tuning » en occasion se font rares ;
  • Manque de noblesse du 4 cylindres en ligne à 20 soupapes par rapport à un 6 cylindres BMW ou Alfa Roméo ;
  • Tarif de l’entretien élevé dans le réseau Audi ;
  • Habitacle réduit avec notamment deux « strapontins » arrières ;
  • Voiture globalement sous vireuse en version non quatro ;
  • Les suspensions doivent composer avec l’embonpoint de la voiture (1395 kg), La seconde génération (MK2) solutionne le problème avec un châssis mêlant acier et aluminium ;
  • Freinage de VW et non… Porsche !
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Laurent Blasco-Calmels

Laurent, passionné par les belles mécaniques en tous genres & curieux des nouvelles technologies. Ex journaliste & auteurs de plusieurs livres bien avant que cela soit "trendy".

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